jeudi 11 février 2010

Introduction

Après l’utilisation du charbon et du pétrole pour produire de l’énergie, lors des révolutions industrielles, une nouvelle source d’énergie est découverte en 1896 par Henri Becquerel : la radioactivité. Elle est définie comme un phénomène physique au cours duquel les noyaux atomiques instables se désintègrent en émettant des rayons et de l’énergie appelée l’énergie nucléaire. La seconde guerre mondiale a joué un rôle important dans le développement de cette matière : elle est aujourd’hui indispensable à notre société. Néanmoins, elle présente un certain nombre de risques dans sa fabrication et dans sa manipulation. Les dangers de cette matière ont été vérifiés en Ukraine, dans la centrale Lénine, près de Tchernobyl, au nord de Kiev, en 1986. La catastrophe de Tchernobyl est depuis connue comme étant la plus grande catastrophe nucléaire. L’explosion d’un des quatre réacteurs de la centrale Lénine, s’est produite le 26 avril 1986 à 1h24, à la suite d’une succession d’erreurs de manipulation, au cours d’un test mal encadré. La propagation du nuage radioactif en Europe a eu des conséquences humaines et environnementales très importantes.
Cette catastrophe nous amène à cette réflexion :
Le nucléaire, une énergie entre puissance et destruction ?
Nous définirons dans un premier temps l’énergie nucléaire et ses différentes utilisations. Ensuite nous étudierons les risques engendrés par cette nouvelle énergie et enfin la gestion de ces risques. Chaque point sera mis en relation avec l’exemple de la centrale de Tchernobyl et sa catastrophe.

I. L’énergie nucléaire

A. Comment fonctionne l’énergie nucléaire ?

La force nucléaire est une nouvelle énergie issue d’un phénomène, au départ naturel : la radioactivité. En effet, les arbres, l’eau, la nourriture sont radioactifs. L’homme est lui-même émetteur de rayons radioactifs. Sa fabrication est devenue par la suite industrielle en 1942 avec un projet militaire américain appelé « projet Manhattan ».
Cette énergie puissante et dangereuse est localisée à l’intérieur du noyau des atomes.

La liaison des protons et des neutrons autour de ce noyau est très forte. Ils sont liés et forment donc un noyau par des forces nucléaires qui sont à l’origine de l’énergie nucléaire. C’est à ce moment qu’intervient la fission nucléaire. Ce phénomène consiste en l'éclatement d'un noyau instable constitué de ses protons et de ses neutrons en deux noyaux plus légers et quelques particules élémentaires. Cet éclatement s'accompagne d'un dégagement de chaleur, c'est à dire d'énergie. Au cours de la fission nucléaire, pendant l’éclatement de l’atome, des éléments sont éjectés à très grande vitesse (20 000 km/h). Ces nouveaux atomes éjectés en percutent d’autres ; c’est alors qu’une nouvelle fission a lieu entre ces atomes. Ce phénomène qui s’effectue sans intervention humaine est appelé la radioactivité naturelle. C’est ainsi qu’est créée l’énergie nucléaire.

Elle peut aussi être créée à partir d’un minerai spécial : l’uranium. En effet, les physiciens Henri Becquerel et Pierre et Marie Curie l’ont utilisé lors de leur découverte de la radioactivité. Cette roche est une source de chaleur donc une source d’énergie (tout matériau source de chaleur est source d’énergie). Donc en la mettant sous forte pression et à l’exposition d’une forte chaleur, le phénomène de la fission nucléaire a lieu et provoque la création de l’énergie nucléaire. Ce sont les fragments du noyau d’uranium qui sont porteurs d’une importante radioactivité. Les rayons qu’ils émettent sont très dangereux, contrairement à ceux de l’homme et autres qui sont eux inoffensifs.

L’accident de la centrale de Tchernobyl a eu lieu au cours d’un essai nucléaire mal contrôlé. En effet, la perte du contrôle du réacteur a provoqué une hausse considérable de la température. Les particules d’uranium exposées à cette température ont explosé en émettant des rayons très radioactifs et très dangereux.
La fabrication de l’énergie nucléaire est donc une opération périlleuse qui doit se faire sous haute surveillance.

B. Utilisation au quotidien

L’énergie nucléaire est utilisée dans de nombreux domaines tels que la médecine, le militaire, l'industrie, l'agriculture, l'environnement, l'alimentation… Et elle continuera, sans doute, à être utilisée dans d’autres aspects de notre vie quotidienne.

Elle est principalement présente pour la fabrication d’énergie électrique. Elle est fabriquée dans des centrales nucléaires. Certains pays, comme la France et la Lituanie, sont devenus dépendants de cette ressource. Les statistiques le montrent : la France utilise 78% de nucléaire afin d’alimenter son réseau électrique et 70% pour la Lituanie. Ce n’est pas étonnant que la première industrie mondiale d’électricité nucléaire soit française, connue sous le nom d’EDF. En effet, EDF gère, en France, 58 unités de production réparties sur 19 sites. L’énergie nucléaire est utilisée car elle est puissante et sûre. Elle garantit l’autonomie énergétique du pays, mais également une production sans émission de gaz à effet de serre. C’est pour cela qu’elle est désignée comme l’énergie la moins polluante. Cependant, des catastrophes peuvent se produire lors d’un mauvais exercice de sécurité ou au cours d’un problème technique comme ce fut le cas de la centrale de Tchernobyl.

Le deuxième usage du nucléaire le plus important est dans l’armée. Tout d’abord, nous pouvons la retrouver dans les bombes atomiques composées d’uranium ou de plutonium. Ces bombes sont très destructrices, comme celle d’Hiroshima ou de Nagasaki (Japon), larguées par les américains pendant la seconde guerre mondiale, faisant des milliers de morts. Elles sont souvent utilisées de manière stratégique afin de dissuader un ennemi. Il y existe également des armes nucléaires tactiques ou autrement dit de bataille. Elles sont de faible puissance ou modérées et créées afin d’attaquer et/ou détruire les armées adverses. Elles peuvent êtres lancées depuis un engin aérien comme « Le missile air-air » ; depuis un navire de surface, un sous-marin, un avion de patrouille maritime ou un hélicoptère : « la torpille ». Cette dernière est un engin automoteur se déplaçant sous l’eau. Les mines et les obus d'artillerie sont également des armes nucléaires tactiques. De plus, cette énergie est aussi présente dans les propulsions navales. L’uranium et le plutonium peuvent être retrouvés dans des armes qui seront utilisées plus tard. Certaines armes utilisent le nucléaire indirectement… Les balles en uranium appauvri et le choc de celles-ci, sur un blindage, entraînent des risques pour les personnes environnantes.
Ce ne sont pas les seuls domaines où l’énergie nucléaire est présente, il y a également dans la médecine connue sous le nom de médecine nucléaire. Elle est basée sur l'étude des fonctionnalités d'organes d’un patient en utilisant des radioéléments directement administrés au patient (sources non scellées) pour établir des diagnostics ou traiter des affections. On effectue ainsi une image fonctionnelle en suivant le produit radioactif. Ce sont des scintigraphies (émission de rayonnements gamma) ou des TEP (Tomographies d'émission de positons). La scintigraphie n’est pas dangereuse pour la santé car la personne ne reçoit qu'une quantité très faible de radioactivité. Le rayonnement reçu est équivalent à celui d'un examen radiographique. Les substances injectées ne sont pas toxiques et les allergies sont minimes. La Médecine Nucléaire est pratiquée pour la cancérologie, la neurologie, la cardiologie, la néphrologie, la pneumologie, etc.

Le nucléaire est également contenu dans l’alimentation. Cette énergie permet d’irradier les aliments comme les viandes, les poissons, les légumes, les fruits, les produits laitiers, l’eau. Ces derniers se conservent plus longtemps et mieux. Elle permet d’éliminer les bactéries et les insectes présents à l’intérieur. Cette utilisation est surtout meilleure économiquement pour les entreprises agro-alimentaires. Cependant, cette alimentation présente des inconvénients. A des doses élevées l'irradiation détruit les vitamines ainsi que d'autres nutriments. Cela diminue donc les qualités nutritives du produit. Le goût, l'odeur et la texture des aliments traités peuvent être modifiés. De plus, elle peut créer de nouvelles substances cancérigènes dans les produits. L’irradiation de certains aliments s’est faite involontairement, à cause de la catastrophe de Tchernobyl. Toute l’agriculture autour de la ville a été touchée par la radioactivité.
Dans les années à venir, de nombreuses recherches seront effectuées. L’avancée de cette énergie se fera tout d’abord dans des centrales plus perfectionnées et permettront de réduire le nombre de déchets radioactifs ainsi que d’utiliser le mieux possible les ressources naturelles en combustibles. Cela a pour but d’avoir une production d’énergie durable à long terme. Néanmoins, l’utilisation de cette énergie peut peut-être s’arrêter et laisser place aux énergies renouvelables comme l’eau, le soleil, le bois…

C. Fonctionnement d’une centrale nucléaire

Une centrale nucléaire transforme la chaleur issue d’une réaction nucléaire en électricité.
Dans le cœur du réacteur, des assemblages contenant de l’oxyde d’uranium, utilisé comme combustible, subissent des réactions de fission qui produisent de la chaleur. Ces réactions sont contrôlées à partir des barres de commande ou grappes de commande qui peuvent pénétrer dans le cœur et absorber des neutrons dès qu’on veut ralentir la réaction.
Au cours de ces réactions nucléaires, le combustible, l’uranium, est plongé dans la cuve du réacteur, remplie d’eau sous pression. L’eau récupère la chaleur produite par la fission et circule dans un circuit fermé, le circuit primaire. Elle pénètre ensuite dans les tubes du générateur de vapeur et chauffe l’eau du circuit secondaire qui se transforme en vapeur (phénomène d’évaporation). La vapeur d’eau sous pression fait alors tourner une turbine qui est reliée à un alternateur. Cet alternateur produit de l’électricité qui est envoyée sur le réseau national en passant par un transformateur. La vapeur est alors refroidie et ramenée à l’état liquide (phénomène de condensation) par l’eau froide qui circule dans un condenseur. L’eau du circuit secondaire retourne alors au générateur de vapeur où elle recommence un cycle.
L’eau froide du fleuve circule dans un circuit de refroidissement ou circuit tertiaire et parcourt les tubes du condenseur. A la sortie, l’eau chauffée pénètre dans la tour aéroréfrigérante où elle se refroidit. Une partie de l’eau s’évapore sous forme de vapeur et le reste est rejeté dans le fleuve.
C’est un dysfonctionnement du cœur du réacteur présent dans le circuit primaire qui a provoqué l’explosion de la centrale de Tchernobyl.




II. Les risques du nucléaire

A. Déchets nucléaires

Toute réaction nucléaire produit un certain pourcentage de déchets : ce sont des éléments issus de la réaction de fission qu'on ne peut recycler ; ils sont inutilisables et inexploitables et on ne peut pas s’en débarrasser du fait de leur radioactivité. Ces déchets nucléaires proviennent des hôpitaux, des laboratoires, qu'ils soient civils ou militaires et majoritairement des centrales nucléaires.

Les déchets nucléaires ne constituent qu’une part minime de la masse des déchets produits par la société mais comme toute substance radioactive, ils présentent des dangers liés à la nocivité des rayonnements émis par les éléments radioactifs qu’ils renferment.

Il faut savoir qu’il existe plusieurs types de déchets nucléaires classés selon leur durée de vie et leur radioactivité :
• les déchets de faible radioactivité à vie courte : type A. Ils représentent 90% de la totalité des déchets radioactifs,
• les déchets de moyenne radioactivité à vie longue : type B. Ils représentent plus de 9% de la totalité des déchets radioactifs,
• les déchets de forte radioactivité à vie longue : type C. Ils représentent environ 0.5% de la totalité des déchets radioactifs.

Dans l’industrie nucléaire, entreposage et stockage ont des significations bien différentes : un déchet nucléaire peut être soit entreposé provisoirement, soit stocké définitivement. Il existe aujourd’hui plusieurs types de stockage, qui diffèrent selon la radioactivité des déchets, afin de protéger l’homme et son environnement.
Tout d’abord, le stockage en surface utilisé pour les déchets de type A. Il consiste à isoler les déchets de l’environnement pendant le temps nécessaire à la quasi-disparition de leur radioactivité sachant que celle-ci diminue avec le temps. Pour cela, on enferme les déchets dans des fûts en béton, remplis à 15% de leur capacité totale et on complète avec du béton. Ces fûts sont à leur tour empilés les uns sur les autres et identifiables grâce à un numéro et un code-barres.

Une fois ces opérations effectuées, il est obligatoire de s’assurer que les fûts sont totalement à l’abri de l’eau. Ils sont pour cela stockés dans une case de stockage qui a une fonction de confinement, cela ajouté aux diverses couches de gravier et d’isolant. Ce dispositif de confinement prend également en compte les risques naturels (séismes, glissements de terrain).


Le stockage pour les déchets de type B et C nécessite toute une succession d’opérations permettant d’extraire notamment le plutonium et l’uranium. Une fois ces opérations terminées, les produits résultant de ces manipulations sont fondus avec de la frite de verre puis ils sont introduits dans des conteneurs en acier inoxydable. Les conteneurs de ces déchets vitrifiés sont ensuite entreposés dans des puits ventilés qui permettent d’évacuer la chaleur dégagée en attente d’un mode de gestion définitif.


Le rejet des déchets nucléaires au fond des mers a longtemps été utilisé comme moyen de stockage mais depuis 1993, une loi interdit le déversement en mer de déchets radioactifs suite à la pollution de nombreuses étendues d’eau notamment la Manche.

De nouvelles solutions de stockage sont néanmoins envisagées tel que le stockage des déchets dans des formations géologiques profondes à plus de 400 mètres de profondeur.

B. Les risques sur l’environnement

Le nucléaire, selon certains agents économiques, est l’énergie la moins polluante car elle émet en petite quantité des gaz à effet de serre. Par conséquent, elle n’est pas à l’origine du réchauffement climatique. Au contraire, les « anti-nucléaire » dénoncent cette énergie comme émettrice de dioxyde de carbone. Ce rejet est lié par le cycle de fonctionnement des réacteurs et de leur combustible. Le rejet de cette substance augmente donc le taux des gaz à effet de serre dans l’air. Certes, il y a un débat sur le rejet de dioxyde de carbone par les centrales nucléaires, mais le nucléaire pollue de manières différentes. Tout d’abord, les risques sur l’environnement sont causés par des émissions massives de déchets radioactifs et chimiques dans les cours d’eau. Des isotopes radioactifs comme l’iode 131 et le tritium sont également déversés. Ceci provoque la pollution de l’eau. Les animaux et végétaux marins sont donc contaminés, et attrapent des maladies qui provoqueront leur mort plus tard. Ces décès bouleverseront la chaîne alimentaire et d’autres êtres vivants seront touchés par cette irradiation. Nous développerons ce point plus tard dans le dossier.

De plus, le déversement d’eau chaude par les centrales nucléaires joue un rôle néfaste à la qualité de l’eau. La population sera condamnée à ne plus boire cette eau, ni même se baigner. En effet, une eau potable est une eau qui peut être consommée par la population sans risque pour sa santé. Différents critères de potabilité sont contrôlés par la DDASS (Direction départementale des Affaires sanitaires et sociales) :
• critères organoleptiques : goût, couleur, odeur,
• critères physico-chimiques : pH neutre (autour de 7), teneur en nitrate limitée à 50mg/L, température inférieure à 25 degrés,
• critères microbiologiques : absence d’agents pathogènes, concentration bactéries limitée.
Afin de résoudre ce problème d’eau chaude, de nombreuses centrales nucléaires ont décidé de faire une « chloration massive » de l’eau c’est-à-dire ajouter de l’eau de javel pour stériliser l’eau. Ce traitement se fait dans une station de potabilité dont le principe est d’éliminer les matières indésirables contenues dans l’eau. Pour savoir si celle-ci est polluée, on la mesure grâce à la DBO5 (demande biochimique en dioxygène pendant 5 jours) ou/et à la DCO (demande chimique en dioxygène).
Par ailleurs, la pollution se disperse également dans l’atmosphère. Le nucléaire est présent dans la couche d’ozone par le rejet constant de radioactivité des centrales nucléaires. L’air contient donc de la radioactivité naturelle et non naturelle, ce qui provoque sa lente contamination. Cette substance se propage et peut échouer sur les végétaux tels que l’herbe, les fruits et arbres, ainsi que sur les animaux. Par conséquent, la chaîne alimentaire est touchée et l’homme sera aussi contaminé s’il mange un de ces êtres vivants.

Tchernobyl est une des catastrophes qui a provoqué l’irradiation de toute l’Europe, due à l’explosion d’une centrale nucléaire. Un nuage radioactif s’est alors dégagé de la centrale et s’est facilement propagé grâce aux conditions climatiques. En effet, les vents ont aidé le déplacement du nuage sur toute l’Europe. Tout d’abord, il a pris la direction de la Scandinavie, puis les particules radioactives ont été déplacées vers l’Europe centrale et occidentale.
A la fin du rejet total du nuage, il s’est dirigé vers l’Europe du Sud. De plus, les précipitations ont favorisé les retombées radioactives. Comme les pluies s’infiltrent dans les nappes phréatiques ou ruissellent, ces retombées ont suivi le même chemin. Ceci a provoqué la pollution des nappes souterraines, ainsi que la surface de la terre. Dès lors, les habitants doivent faire attention à ce qu’ils mangent et boivent. Cependant, ceux qui vivent dans les régions les plus contaminées d’Europe comme l’Ukraine, la Biélorussie et les anciens états formant l’URSS, n’ont pas vraiment le choix et consomment malgré tout les produits contaminés. Les autres régions européennes sont également touchées mais à plus faible dose. Les chutes de ces substances radioactives se sont effectuées au mois de mai de l’année 1986. Au total, 5 millions d’habitants de l’URSS ont été exposés aux radiations, essentiellement en Ukraine, Biélorussie et Russie. 119 villages ont été abandonnés dans un périmètre de 30 km autour de Tchernobyl, et 3000 km² sont interdits à la population.

C. Les risques sur la santé

Il y a deux types de contamination observés par les scientifiques : la contamination interne et externe. La contamination interne, comme son nom l’indique, provient de l’intérieur du corps. Lorsque l’Homme respire, boit ou mange il augmente son propre taux de radioactivité. Puisque tout élément est radioactif, l’absorption de ces derniers participe à cette première forme d’infection. La contamination externe, elle, provient de la radioactivité produite par les éléments qui nous entourent : les arbres, le sol et même les autres personnes autour de nous… Ces deux types de contamination ne sont pas dangereux pour l’homme tant elles sont en faible quantité, si la radioactivité est naturelle. Cette radioactivité naturelle peut être aggravée par une radioactivité produite en marge : les rayonnements deviennent dans ce cas là dangereux aussi dans l’espace environnant la région plus radioactive. Dans ce cas, on parle d’irradiation. Les rayons radioactifs externes et/ou internes pénètrent dans notre corps et les particules irradiantes se fixent aux organes, aux noyaux des cellules où réside l’ADN. L’irradiation participe au cassage de l’ADN et si celle-ci est trop forte le corps ne peut plus rien faire. La puissance des bombes nucléaires provoque des irradiations immédiates et mortelles.

L’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl a produit le même effet. 200 personnes sont mortes sur le coup, à cause de l’explosion ou d’une irradiation trop forte lors de celle-ci. De plus, environ 270000 personnes sont mortes dans les heures, les jours ou les années suivantes car elles ont été fortement exposées aux rayons radioactifs. Parmi les décès, on retrouve de nombreux pompiers intervenus sur les lieux pour éteindre l’incendie ainsi que des « nettoyeurs » recrutés après le drame pour décontaminer la région.

La catastrophe de Tchernobyl a permis aux chercheurs d’observer et de découvrir les conséquences que pouvait avoir l’énergie nucléaire sur notre santé. Les conclusions tirées de ces recherches sont accablantes : le nucléaire, à trop forte exposition, influe sur la quasi-totalité de l’organisme. En effet, il est responsable de maladies au niveau des yeux, du système respiratoire et cardiaque et de nombreuses maladies digestives. Elle provoque chez l’organisme des troubles sanguins, des affections de la thyroïde, des leucémies, des anomalies génétiques et donc des malformations.

Enfin elle est la source de nombreux cancers du cerveau, du système neurologique, des organes reproducteurs… De plus, les radiations ont des effets héréditaires. C’est pour cela que des enfants naissent parfois avec d’horribles malformations physiques (absence de tête, membres difformes ou encore des organes à l’extérieur du corps) ou des maladies internes…
Enfin la radioactivité influe sur notre chaîne alimentaire et la perturbe. La contamination de l’environnement, en particulier autour d’espaces très exposés (à proximité d’une centrale ou à Tchernobyl par exemple), augmente le taux de radioactivité des produits que l’on consomme et devient donc dangereux pour notre santé. C’est l’aggravation de la contamination interne.
Aujourd’hui les scientifiques travaillent beaucoup sur le problème des faibles doses de rayonnements, afin de déterminer précisément si elles sont nocives pour notre santé.

III. La gestion des risques

A. Les réactions après la catastrophe de Tchernobyl

Au cours de la nuit du 26 avril 1986, la centrale nucléaire Lénine située à 20 kilomètres de Tchernobyl explose. Cette explosion fera de nombreuses victimes mais les dégâts ne s’arrêteront pas là. En effet, le nuage radioactif libéré par l’explosion se propagera très vite et dans une grande partie de l’Europe. Ce nuage constitué de poussières fortement radioactives entraînera une irradiation très forte chez de nombreuses personnes.


Les premières victimes de ce nuage sont les pompiers intervenus pour éteindre les flammes lors de l’incendie de la centrale. Ils seront tous très gravement irradiés. Ensuite, le gouvernement ukrainien a décidé d’envoyer des personnes sur le lieu de l’explosion afin de neutraliser l’émission des particules radioactives. Ces personnes sont appelées les « liquidateurs ». Ils étaient au nombre de 700000. Du 27 avril au 15 mai 1986, ces équipes de décontaminations vont enterrer les restes de l’explosion afin de stopper la propagation du nuage. Pour cela, de nombreux hélicoptères, et des avions de l’armée de l’air ukrainienne largueront environ 5000 tonnes de sable, d’argile et de plomb. Ces matériaux n’auront presque pas d’effet : ils vont fondre au contact des atomes radioactifs. Déverser toute cette quantité de matériaux ne fut pas si simple : les avions ne pouvaient pas rester plus de 8 secondes au dessus du réacteur et à une altitude de 200 mètres. Les « liquidateurs » font eux aussi partie des premières victimes de ce nuage radioactif. Lors de leur intervention sur le terrain, ils n’étaient pas convenablement protégés. Ce manque de protection entraînera, pour la plupart, une irradiation mortelle ou des maladies graves de déformation (voir II. C.).


Il a fallu plus de 15 jours pour que les équipes de décontamination étouffent la majeure partie des réactions nucléaires dans les environs proches de la centrale. Le nuage radioactif a donc pu se propager partout en Europe et provoquer de nombreuses irradiations, plus ou moins fortes.
A Tchernobyl, la population d’un rayon de 30 kilomètres a été évacuée le surlendemain de l’explosion. Malheureusement, la population a été fortement irradiée du fait de leur proximité avec la centrale. Les équipes de décontamination ont néanmoins procédé à l’enterrement de tous les objets contaminés; une solution improvisée qui ne fera pas disparaître pour autant les particules radioactives.
C’est pourquoi, aujourd’hui encore, il est dangereux de vivre aux alentours de la centrale et de consommer des produits originaires des régions environnantes. On a délimité une zone de 145 000 km² qui serait fortement contaminée.

B. Les interventions de l’état et des associations face aux risques du nucléaire

L’utilisation du nucléaire a toujours été un sujet de débat international. Des débats sont contrôlés par différentes organisations.
Le lobby nucléaire est un groupe de pression sur l’état. Pour défendre le nucléaire, ils désinforment, cachent certaines informations aux citoyens. En France, le lobby du nucléaire est surtout représenté par le CEPN (Centre d’étude sur l’Evaluation de la Protection dans le domaine du Nucléaire). Ce groupe rassemble quatre membres : EDF, Areva, le Commissariat à l’Energie Atomique (CEA) et l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSP). Ces lobbies nucléaires empêchent l’avancée du débat sur l’utilisation du nucléaire. Ces groupes se sont souvent manifestés et de diverses manières. Par exemple, le Professeur Brandazhevsky, qui a montré les conséquences néfastes du césium sur la santé humaine, fut envoyé huit années dans un goulag pour la simple publication de ces résultats. Les résultats des expériences du professeur Nesterenko ont également été étouffés par les actions des lobbies nucléaires. Ils sont à la base de la déformation de la réalité sur l’accident de Tchernobyl. Ils appliquent le mensonge par omission.
Le message véhiculé par ces programmes est qu’il faut accepter de vivre avec le nucléaire.

Au contraire, certaines organisations protestent contre l’utilisation du nucléaire. Très souvent ralenties par la pression des lobbies nucléaires, certaines parviennent tout de même à se faire entendre. La plus connue est Greenpeace. C’est une ONG (Organisation Non Gouvernementale) qui est née au début des années 1970 pour stopper les essais nucléaires américains. Selon les dires de l’organisation, le nucléaire est « dangereux, inutile et coûteux ». Greenpeace a ses propres valeurs, celles qui ont fait d’elle l’organisation la plus influente dans le domaine de la défense de l’environnement :
• Le principe de la non-violence. Elle a pour principe de faire passer ses messages sans aucune dégradation matérielle et humaine et empêche la réalisation de certains actes (essais nucléaires) en occupant les zones concernées etc.…
• L’indépendance financière et politique. Elle est financée à 100 % par les adhérents et les donateurs. Cette indépendance donne à Greenpeace une liberté totale d’expression,
• Un contre-pouvoir. Greenpeace agit en mobilisant l’opinion publique et oblige les décideurs politiques et économiques à prendre en compte les problèmes environnementaux,
• L’application du principe de précaution. Par l’exercice de nombreuses expériences, Greenpeace identifie les risques et en informe les citoyens. C’est ce que l’état ne peut pas faire à cause de la pression des lobbies,
• Elle a des enjeux internationaux. L’organisme se concentre surtout sur les problèmes globaux qui constituent des enjeux planétaires.


Les actions non-violentes mais très médiatisées de Greenpeace ont contribué à l’élaboration de plusieurs traités internationaux visant à protéger l’environnement.Malgré les importants efforts d’organisations comme Greenpeace, elles n’ont parfois pas l’influence nécessaire pour stopper ou dénoncer certains mensonges.En effet, celui du nuage radioactif, suite à la catastrophe de Tchernobyl, qui se propage dans toute l’Europe, et qui, soi-disant, ne toucherait pas la France en est le meilleur exemple. L’Etat avait affirmé que le nuage s’arrêterait aux frontières françaises, sous l’influence des vents. Cet énorme mensonge était orchestré par Nicolas Sarkozy, sous le gouvernement Chirac, alors qu’il était délégué interministériel pour les énergies et le nucléaire. L’état a donc pris le risque de laisser la population manger des aliments et respirer de l’air dangereusement radioactif, tandis que tous les pays voisins de la France avaient pris d’importantes mesures de sécurité. Mais il y a une raison qui est avancée comme justification à ce mensonge : du fait que la France est le pays le plus nucléarisé au monde, les dirigeants n’ont pas voulu inquiéter les français. En effet, si les français perdaient la confiance qui les avait poussés à investir autant sur cette énergie, les investissements de l’état auraient été fortement contestés. Ce n’est que dix jours après que le nuage soit arrivé en France, le 10 mai 1986, que le président Pellerin (directeur du SCPRI) reconnaît que les taux de radioactivité étaient anormalement élevés mais affirme tout de même qu’il aurait été inutile de prendre des mesures de sécurité particulières.

La gestion des risques du nucléaire passe aussi bien par les informations qui sont données par l’état, ou d’autres organisations (pour ou contre le nucléaire), mais également par les décisions politiques qui sont prises. Mais comme de nombreux sujets « tabous », certaines informations sont encore gardées secrètes ou transformées pour rassurer la population.

C. La prévention des risques

La prévention du risque nucléaire repose sur quatre axes :
• La sécurité de l’installation qui est assurée par :
- sa conception : on interpose en cascades plusieurs barrières étanches pour éviter la dissémination des produits radioactifs,
- la qualité de la réalisation : chacune de ces barrières ainsi que tous les éléments de l’installation ont été conçus et calculés pour résister aux événements naturels tels que les tremblements de terre et les inondations, en particulier le bâtiment extérieur construit en béton,
- la surveillance : le fonctionnement régulier de l’installation est en permanence surveillé par des systèmes automatiques et manuels. Les dysfonctionnements font ainsi l’objet d’analyses systématiques,
- L’action des systèmes de sécurité : tout événement anormal déclenche automatiquement des systèmes de sécurité.

• La maîtrise de l’urbanisation. En effet, le choix d’un site d’implantation pour une installation importante tient compte de l’urbanisation. Ainsi, les sites retenus sont en général à faible densité de population et loin de tout établissement public ;

• L’organisation des secours : la règlementation impose à l’exploitant de prévoir un plan d’urgence interne. A partir de l’étude des dangers et du plan d’urgence interne, le préfet doit établir un plan particulier prévoyant l’organisation des secours qu’il mettrait en place pour assurer la protection de la population et de l’environnement ;

• L’information préventive : les exploitants d’installations nucléaires doivent effectuer tous les cinq ans une information de la population habitant à l’intérieur des cercles à risques. Cette information porte sur la nature du risque et les consignes à appliquer en cas d’accident.

En 1991 a été mise en place une échelle internationale des événements nucléaires, l’échelle INES, qui est destinée à évaluer la gravité d'un incident ou d'un accident et à faciliter la perception par les médias et le public de l’importance en matière de sûreté des incidents et des accidents nucléaires. Cette échelle est utilisée au plan international par une soixantaine de pays.
Sur cette échelle, les événements sont hiérarchisés de 0 à 7 en fonction de leur importance et selon trois critères : les conséquences à l'extérieur du site nucléaire, les conséquences à l'intérieur et la dégradation des lignes de défense en profondeur de l'installation.


L’accident de Tchernobyl est classé niveau 7 c’est-à-dire qu’il est qualifié d’accident majeur conduisant au rejet dans l’environnement d’une part importante des éléments radioactifs contenus dans le cœur d’un réacteur, conduisant à des effets graves pour l’environnement et la santé des populations dans un rayon vaste de l’installation.

D’autres catastrophes ont néanmoins eu lieu, notamment l’accident nucléaire de Three Mile Island le 28 mars 1979, classé au niveau 5 de l’échelle INES, c’est-à-dire qu’il présente des risques pour l’environnement conduisant au déclenchement du plan particulier d’intervention et des dispositions de protection de l’extérieur du site en raison de risques de rejets radioactifs importants provoqués par un endommagement grave de l’installation nucléaire entraînant le relâchement de grandes quantités de radioéléments dans l’installation.

Conclusion

L’énergie nucléaire est une énergie complexe et dangereuse. Elle a de nombreux avantages aussi bien économiques qu’environnementaux. En effet, elle n’émet pas de gaz à effet de serre et ne pollue donc pas la planète. Le traitement de toute réaction nucléaire s’effectue dans un complexe de centrale très précis. Cependant, cette énergie n’est pas sans danger. Elle présente des risques sur la santé (maladies génétiques, cancers, malformations…) ainsi qu'environnementaux. Par exemple, le mauvais stockage des déchets radioactifs qui entraîne une forte pollution d’une zone. C’est pour cela que tous les projets d’amélioration sur la gestion du nucléaire concernent la sûreté et la sécurité dans les centrales. L’Etat, et certaines organisations, ont pour but d’informer la population et de gérer les risques engendrés par le nucléaire. Des groupes de pression déclenchent des actions en faveur du nucléaire et d'autres organisations non gouvernementales comme Greenpeace critiquent l’utilisation de cette énergie.
La catastrophe de Tchernobyl est une des plus importantes dans l’histoire du nucléaire. Le nombre de morts provoqués par l’explosion et la propagation du nuage n'est pas précis : il y a eu environ cinquante morts suite à l’explosion, mais le nombre de victimes des radiations est difficile à évaluer. Le nombre de personnes décédées à la suite d’irradiations est estimé à 4 000. Au final, le nombre de décès et maladies graves liés à Tchernobyl devrait se situer entre
30 000 et 60 000.
Certains états sont dépendants de l’énergie nucléaire notamment la France dont l’électricité d’origine nucléaire représente 78 % de sa consommation. Elle constitue donc une puissance pour ces pays mais est également une puissance destructrice car on peut la retrouver dans les bombes nucléaires.
Aujourd’hui, les différents Etats cherchent à limiter l’utilisation de l’énergie nucléaire en favorisant d’autres types d’énergies notamment les énergies renouvelables telles que l’énergie solaire ou l’énergie éolienne.

Bibliographie

I. L’énergie nucléaire

COMMENT L’ENERGIE NUCLEAIRE FONCTIONNE-T-ELLE ?

http://www.gibiosh.net/nucleaire/fonctionnement.htm


UTILISATION AU QUOTIDIEN

http://energies.edf.com/edf-fr-accueil/la-production-d-electricite-edf/-nucleaire-120205.html

http://nucleaire.cea.fr/fr/nucleaire_futur/4eme_generation.htm

http://www.ccnr.org/nuclear_primer_f.html#N


FONCTIONNEMENT D’UNE CENTRALE NUCLEAIRE

http://www.gibiosh.net/nucleaire/ft_centr.htm



II. Les risques du nucléaire

DECHETS NUCLEAIRES

http://www.science.gouv.fr/fr/dossiers/bdd/res/2657/que-savoir-sur-les-dechets-radioactifs-/

http://energies.edf.com/edf-fr-accueil/la-production-d-electricite-edf/-nucleaire/les-dechets-nucleaires/un-dechet-nucleaire-c-est-quoi-120251.html

http://www.actu-environnement.com/ae/dictionnaire_environnement/definition/dechet_nucleaire.php4

http://www.arte.tv/fr/2766888.html

http://energie.sia-conseil.com/20090406-la-gestion-des-dechets-nucleaires-en-france/


LES RISQUES SUR L’ENVIRONNEMENT

http://tchernobyleffects.free.fr/nuage.htm

http://radioetsante.chez.com/tchernobyl1.htm

http://video.google.fr/videoplay?docid=-2720280552816762522#

http://www.astrosurf.com/luxorion/tchernobyl5.htm


LES RISQUES SUR LA SANTE

-L’Histoire : périodique n°308 paru en 2006, Enquête sur une catastrophe annoncée, auteur : Nicolas Werth.

-Sciences & vie Junior : périodique, hors série n°041 paru en 2000, Des mutants à Tchernobyl, auteur : Philippe Huet.



III. La gestion des risques

REACTIONS APRES LA CATASTROPHE DE TCHERNOBYL

-Les dossiers de l’Actualité : périodique, n°86 paru en 2006, « Vingt ans après, triste état des lieux ».


GESTION DES RISQUES PAR L’ETAT ET LES ASSOCIATIONS

http://www.greenpeace.org/france/


PREVENTION DES RISQUES

http://www.mementodumaire.net/02risques_technos/RT2.htm#a3

http://www.gibiosh.net/nucleaire/ipsnsecu.htm